Parler aux animaux grâce à l’IA ??

Cet été, comme presque tous les ans, je me suis rendue en Turquie, à 150km à l’ouest d’Istanbul, sur la partie européenne du pays. Une ville industrielle moyenne, à proximité de la ville côtière de Tekirdag. C’est là que je m’étais réfugiée pour faire le point sur l’année, qui n’avait pas été facile.

La partie que je préfère dans l’appartement est la terrasse sur le toit. La chambre que j’occupe donne directement sur la terrasse. Elle a un toit en bois, et un style typique des terrasses de toit de la région. Tôt le matin, c’est le repère de colonies gigantesques d’oiseaux en pleine migration. Puis, tout au long de la journée, on aperçoit des cigognes se balader sur les toits, un chien qui semble avoir noué une amitié avec le chat de l’immeuble d’en face au même étage. Sans compter les chats, qui sont partout évidemment, et qui peuvent s’introduire chez toi même si tu es, comme moi, au 5ème et dernier étage.

Et puis, alors que la Turquie m’embarquait encore dans toutes sortes d’aventures rocambolesques, cette année un peu plus chaotiques et fatiguantes que d’habitude, allez savoir pourquoi, quelqu’un ce matin là nous avait déposé 5 poussins d’à peine une semaine, dans un petit sachet en papier comme ceux dans lequel on met les légumes au marché, 5 poussins multicolores car il n’est pas rare que les vendeurs leur colore le duvet pour attirer l’oeil de l’acheteur potentiel.

Alors me voilà à découvrir au fil des heures qu’ils s’endorment sur le champ quand on les tient au chaud au creux de la main, qu’ils se blottissent les uns contre les autres toutes les nuits pour se tenir chaud pour dormir, qu’ils ont chacun leur personnalité, leur petit caractère, reconnaissent ma voix, et répondent à leur nom ! Ils se sont avérés bien plus intelligents que ce que je n’aurais cru.

J’établissais mon petit système de communication avec eux, essayais de leur apprendre à faire des choses, et nous faisions nos siestes ensemble au soleil sur la terrasse… je sais que vous vous moquez doucement derrière vos écouteurs et encore vous ne savez pas qu’ils avaient tous un nom et que l’un d’entre eux s’appelait Épinard mais bref, je me sentais comme dans le film documentaire La sagesse de la pieuvre (la très mauvaise traduction du titre anglais My Octopus Teacher), documentant la rencontre puis l’amitié semblant grandir de jour en jour entre un réalisateur / producteur de film, Craig Foster, adepte de plongée en apnée dans une forêt de kelp sous-marine en Afrique du Sud et …une petite pieuvre sauvage.

La petite pieuvre semble s’attacher à Craig, et comme accepter de lui faire découvrir son monde, de l’initier au mystère de son monde des profondeurs, avec ses dangers, ses couleurs, ses créatures, sa faune, sa flore. Guidé(s) à l’orée d’un monde dont nous ne connaissons presque rien, par un guide tout à fait étrange : dépourvu de squelette, au cerveau localisé dans ses 8 tentacules, voyant et goûtant avec sa peau capable de changer de couleur. Je ne vais pas vous raconter à quel point la pieuvre est surprenante d’intelligence, je me contenterai de vous renvoyer vers le livre du philosophe des sciences australien Peter Godfrey-Smith, « Le prince des profondeurs. L’intelligence exceptionnelle des poulpes ». Le livre montre l’incroyable complexité du monde du poulpe, de ses interactions, de ses comportements, le faisant tour à tour, comme dans le film, imiter le comportement d’autres espèces, grimper sur le dos d’un requin pour lui échapper, se fondre soudainement dans le décor.

Mais quelque chose me fait tout de même douter devant My Octopus Teacher : une partie de moi ne peut s’empêcher de repenser que Craig Foster sortait à peine d’une période d’épuisement émotionnel et professionnel, et qu’il se tourne vers la plongée parce qu’il a avant tout besoin de reconnecter avec lui-même et de se retrouver dans un voyage thérapeutique dans les profondeurs. Cette petite pieuvre, a-t-elle les intentions qu’on lui prête ? N’y a-t-il pas un malentendu à croire que nous puissions nous comprendre en appartenant à des espèces si différentes ?

Bien au-dessus du niveau de la mer, sur ma terrasse de toit, j’ai remarqué que les poussins étaient davantage enclins à prendre des risques si je les encourageais d’une voix rassurante. Où était-ce parce que j’espérais désespérément pouvoir communiquer avec eux ? Après tout, nous aussi les humains, nous ne nous comprenons pas lorsque nous ne parlons pas la même langue, voire même quand nous parlons la même donc pourquoi pas imaginer que nous puissions décoder le langage des animaux, l’apprendre, le transmettre ?

En tout cas, la dernière décennie est marquée par plusieurs évolutions : en 2015, les animaux vertébrés comme les poissons, les amphibiens, les reptiles, les oiseaux, les mammifères, mais aussi la pieuvre et certains insectes sont reconnus comme êtres sensibles susceptibles de ressentir des émotions comme la joie, la peur, l’angoisse…), en 2017 se crée la Société française de zoosémiotique de la Sorbonne, où des chercheurs en sciences du langage, des historiens, des ethnologues, des vétérinaires, etc ont pour but de décrypter la langue et le langage des animaux. On distingue le langage des animaux (c’est-à-dire les gestes et les comportements communicatifs) et la langue des animaux (les échanges sonores). Ce type d’approche n’est pas forcément évident dans le pays de la rationalité cartésienne. Dans le Discours de la méthode, Descartes affirme qu’il serait possible de créer un jour une machine similaire à un animal car ils répondent au principe de causalité : le même évènement engendrerait la même réaction. Dans cette perspective, Descartes ne nie pas à l’animal sa qualité d’être vivant, ni même sa capacité à ressentir des choses, mais la thèse de l’animal-machine, restée célèbre, illustre bien aussi un point crucial : Descartes écrit en 1649, à l’époque où apparaissent de nombreuses poupées articulées, des objets possédant un mécanisme, ressemblant à s’y méprendre à des êtres humains.

Or, si nous ne considérons que le corps, ce que Descartes appelle la substance étendue, alors nous sommes autant des « machines » que le sont les animaux. Évidemment que ce n’est pas ce que va dire Descartes, c’est le penseur du cogito ergo sum, je pense donc je suis, donc n’oublions pas le je pense, la substance pensante. Descartes, en effectuant cette distinction, va sceller le sort de la philosophie française et européenne sur plusieurs siècles qui sera fortement imprégnée de ce que l’on nomme le dualisme cartésien, de nombreuses pensées utilisent cette conception comme un axiome de départ, un postulat. Si l’on ajoute à cela la désormais célèbre expression “se rendre comme maître et possesseur de la nature”, que l’on a tordue de sorte à lui faire dire à peu près ce que l’on voulait et en négligeant le “comme”, il y a de quoi faire de la philosophie mécaniste cartésienne et de Descartes le responsable de la crise écologique actuelle, ce que nous ne ferons pas évidemment, mais il est tout de même nécessaire d’analyser les préceptes sur lesquels la philosophie contemporaine est fondée pour comprendre certaines réticences et réactions actuelles. Sans rendre Descartes responsable de tout cela, il est tout de même important de constater que cette conception semble ériger un mur infranchissable entre la subjectivité (toujours humaine) d’un côté et la nature, la vie de l’autre côté. C’est la thèse que soutient le philosophe allemand Hans Jonas dans son ouvrage intitulé Le Phénomène de la vie, vers une biologie philosophique, en affirmant que “ le dualisme cartésien laisse la spéculation sur la nature de la vie dans une impasse”. Hans Jonas est l’un des premiers penseurs du 20ème à penser des questions de bioéthique et d’éthique environnementale à l’âge technologique.

Force est de constater que l’animal est la plupart du temps évoqué pour définir négativement ce que nous sommes, comme un faire-valoir philosophique. Et à l’heure où l’humanité prend conscience qu’elle est capable de créer des machines à son image, Descartes réaffirme la vocation humaine à la pensée, que la machine serait incapable d’imiter, et là… nous en 2025 on ricane un peu.

Saurons-nous un jour franchir ce mur invisible qui nous tient irrémédiablement à distance des autres espèces ? Saurons-nous sortir de cette bulle d’idéalisme et de subjectivisme pour reprendre une place plus juste dans l’écosystème des espèces ? Et, on va être clair, on veut aussi savoir si on va pouvoir discuter via google translate avec notre chat, notre chien, nos poussins, notre pieuvre, … parce que c’est surtout ça qu’on veut savoir.

Le travail de décryptage du langage animal est en plein développement : j’ai évoqué quelques gros changements depuis 2015 mais il faut ajouter que les chercheurs écoutent depuis de nombreuses années de nombreuses espèces et qu’ils ont découvert que chaque espèce semble avoir sa façon propre de communiquer, surtout lorsqu’il s’agit d’espèces vivant naturellement en groupe ou en famille : les rires des dauphins, les “clics” baleines à bosse, etc. De nombreux animaux sont même capables, en utilisant des tons différents, de moduler leur message et d’apporter des précisions : un même cri sur des tons différents pourra par exemple signifier danger venant du dessus ou danger venant d’un humain. Cette histoire de tons, c’est l’étude de nos langues à nous les humains qui nous permet de bien comprendre le phénomène : beaucoup de langues non indo-européennes dites “tonales” fonctionnent sur ce principe, à l’image des langues chinoises, du thailandais et du vietnamien. Mais quand nous réfléchissons bien, dans nos langues, une même phrase peut revêtir des sens complètement différents en fonction de l’intonation et du ton de notre voix. Le problème principal auquel nous sommes alors confrontés, est l’énorme base de données qu’il faudrait savoir récolter, analyser, trier, cataloguer, puis mettre en relation afin de voir émerger une syntaxe, une grammaire, un vocabulaire. Et ça, il y a une technologie qui nous fait de l’œil depuis l’autre bout de la pièce, c’est l’intelligence artificielle. En effet, nous disposons désormais de la technologie qui pourrait nous permettre de faire tout cela et rapidement.

Comprendre les animaux, ça serait déjà incroyable, et sans l’IA nous avons tout de même déjà bien commencé à décrypter certains langages animaux, mais l’IA semble aussi nous offrir l’occasion de leur parler réellement avec eux, y compris en imitant des sons loin de nos sons habituels. Est-ce que c’est la linguiste en moi qui rêve éveillée ou est-ce qu’on pourra un jour traduire une langue animale comme on traduit une langue étrangère ? Enfin en réalité, l’héritage de siècles de linguistique n’offre aucune flexibilité en direction de ce que pourrait être une langue animale. Comme le soutient astride Guillaume dans son très bon article intitulé “Zoolangages, zoolangues, zoodialectes — Précisions contextuelles et définitions” (2021), les avancées dans ce domaine sont conditionnées au fait de d’abord “désanthropocentrer les recherches”, c’est-à-dire de se départir de siècles d’anthropocentrisme, la supériorité de l’homme sur les autres espèces.

“Aujourd’hui, l’opposition humain vs animal devient moins légitime que l’opposition êtres vivants vs robots, êtres vivants vs Intelligence Artificielle (IA), êtres vivants vs êtres de réalités virtuelles et augmentés. Le transanimalisme et le postanimalisme vs le transhumanisme et le posthumanisme ont changé la manière de concevoir l’animal et l’humain et les rapports éthiques. Une prise de conscience scientifique telle qu’on en a connu plusieurs dans les sciences humaines et sociales (fin de l’esclavage, parité, amélioration de la condition féminine, reconnaissance des différentes formes de sexualité ou de genre, etc.) est en train de s’opérer en faveur des animaux et de la biodiversité en général. Cette prise de conscience vis-à-vis des êtres vivants permet l’apparition de nouveaux paradigmes de pensées et de nouvelles disciplines scientifiques plus que jamais inscrites dans une éthique de protection du vivant et de découvertes de ses multiples formes d’expressions et de langages. Les sciences du langage auront toute leur place dans ces recherches nouvelles et novatrices et aideront à développer un humanimalisme respectueux des humains comme des animaux.”

Les sciences du langage et l’IA… deux domaines absolument passionnants lorsqu’on les croise et que l’on va au-delà de la réflexion qui consiste à dire que les professeurs de langue seront bientôt remplacés par des IA, d’autant plus qu’il s’avère que les approches les plus prometteuses dans le domaine sont des approches qui partent de la connaissance du langage humain.

Les recherches nous font découvrir un monde inconnu, étrange et fascinant où les animaux sont dotés d’une merveilleuse intelligence communicative. Les recherches de Denise Herzing ont permis de collecter énormément de données, à savoir d’images et de sons de dauphins, captés par des hydrophones pendant des mois de la façon la moins invasive possible, et de comprendre que chaque dauphin possédait son son propre lorsqu’il se présentait aux autres ou arrivait dans leur proximité, comme une signature, comme un nom. Il y a aussi les clics du dauphins, son sonar, qu’ils utilisent aussi pour communiquer. Denise Herzing nous montre qu’ils sont aussi capables de synchroniser leurs cris lors d’une bagarre par exemple pour paraître plus forts. Les dauphins émettent aussi des ultrasons, que l’oreille humaine ne perçoit pas.

Les chercheurs de l’équipe de Denise Herzing ont également remarqué que les dauphins étaient très enclins à imiter leurs vocalises, attitudes et postures, qu’ils les invitaient à jouer avec eux à des jeux de dauphins comme le jeu de l’algue où ils s’amusent à nager avec une algue posée en équilibre sur eux. Leur projet étaient dans un premier temps d’attacher à un bateau des claviers sous-marins avec des touches sur lesquelles humains et dauphins pourraient appuyer pour communiquer. Finalement, impossible à réaliser car les dauphins qu’ils observent sont sauvages. Ils optèrent donc pour des petits claviers portatifs qui, en pressant les touches, reproduisent des sifflements que les chercheurs vont associer à des objets avec lesquels les dauphins aiment particulièrement jouer : l’algue, une corde, un foulard, des anneaux entrelacés. Des sons qui n’existent pas encore dans le répertoire de ces dauphins mais qu’ils pourront facilement imiter. Et que se passe-t-ils ? ils parviennent à inviter les dauphins à jouer à un jeu en particulier, celui de la corde. Les dauphins comprennent le sifflement et viennent chercher la corde pour aller jouer, et puis, les chercheurs décident de tester le sifflement une nouvelle fois, pour voir si les dauphins allaient ramener la corde, et c’est bien ce qu’ils ont fait. Bon, une seule fois apparemment donc encore une fois on est à deux doigts de crier au hasard mais l’équipe de recherche s’est associée par la suite à la tech pour développer une technologie plus avancée appelée “CHAT”. Cette technologie leur permet de savoir quasiment en direct quel sifflement vient de quel dauphin et de leur répondre rapidement. Cela donne aux dauphins l’opportunité de s’adresser aux humains dans une communication réelle car réciproque. Les chercheurs ont pu créer leur son propre, leur nom, comme les dauphins, de sorte à ce que chacun, humains et dauphins, puissent s’adresser à l’un d’eux en particulier.

Les perspectives ouvertes sont incroyables. Imaginez que nous puissions communiquer avec d’autres espèces, que nous puissions créer des ponts vers l’immensité de tout ce que nous ne connaissons pas encore, alors que cela se trouve juste sous nos yeux depuis toujours.

Nous nous demandons comment nous communiquerons avec les extraterrestres s’ils venaient à débarquer sur Terre, mais il n’y a pas besoin d’aller si loin : les profondeurs marines d’Afrique du Sud, la terrasse du 5ème étage à Tekirdag, des poussins, une pieuvre, un chimpanzé, une araignée, autant de rencontres ratées parce que nous ne sommes pas assez intéressés à ce qu’elles auraient à nous dire, pour peu que nous fassions l’effort de bâtir des ponts linguistiques entre nous.

Le projet Earth Species travaille sur l’élaboration d’un “Alphabet phonétique inter espèces”, qui retranscrirait sous forme de texte les sons générés par les animaux.

Plus spécialisé car centré sur une seule espèce, le projet CETI travaille à décrypter les “clics” émis par les baleines grâce à la technologie de Traitement Naturel du Langage (NLP), une sous-catégorie d’intelligence artificielle focalisée sur le traitement du langage oral et écrit. Les chercheurs ambitionnent de collecter 4 milliards de ces sons qu’il faudra ensuite trier et contextualiser. A terme, le but est de développer un modèle capable de communiquer dans leur langage.

En attendant, que faire, je ne suis pas en position de vous le dire évidemment, mais j’ai pensé à une chouette idée pour vous. Je sais que Noël est passé mais ça fonctionne aussi pour les anniversaires. Plusieurs associations offrent la possibilité d’adopter un corail, pour vous-même ou un / une amie. Vous choisissez la zone géographique et en contrepartie d’un don visant à préserver son écosystème, vous recevez un certificat avec la petite photo du Corail, vous pouvez lui donner un nom et plusieurs fois par an, vous recevez une petite newsletter qui vous donne des nouvelles de votre corail adopté et de la zone où il se trouve. Les récifs coralliens, endommagés essentiellement par l’activité humaine, accueillent plus de 25% des espèces marines, donc si vous cherchez un cadeau original et contribuer à la protection de l’environnement, pensez à adopter un corail tout simplement.

https://www.coralguardian.org/adopte-corail/

Je repense à Craig Foster et à sa pieuvre, et à cette scène insoutenable où la petite pieuvre est attaquée par un requin qui lui arrache un bras devant les yeux de Craig et la caméra. Et Craig Foster qui ne fait rien alors qu’il vit intérieurement une des plus grandes déchirures de sa vie. Ce qui pourrait être taxé de cruauté, ce respect de Craig vis-à-vis de la nature et de ses lois, nous rappelle que cette rencontre du 3eme type n’est pas innocente pour un côté comme pour l’autre. Il y a des enjeux éthiques à considérer et ces enjeux ouvrent autant de pistes utopiques que dystopiques dont je serais ravie de vous parler dans une partie 2 si vous le souhaitez.

Ce type de technologie, et les promesses de l’IA dans le domaine, est avant tout une opportunité de réinventer nos interactions avec la nature. Inspiré par des récits évoquant le dialogue entre les humains et des entités non humaines dans la culture ou la science-fiction, ces projets soulignent notre capacité à rêver de mondes plus interconnectés, tout en laissant poindre à l’horizon le défi de trouver un équilibre entre progrès technologique et respect des autres formes de vie.

Il semble assez facile d’imaginer un épisode de Black Mirror où des animaux seraient capturés ou exploités grâce à la communication inter espèce révolutionnée par l’IA et je suis parcourue d’un frisson quand je pense aux catastrophes que nous sommes capables d’engendrer. A la vitesse à laquelle se développe l’IA, nous aurons l’opportunité de bâtir grâce au langage un autre monde, un monde où nous pourrions tous vivre ce qu’a vécu Craig Foster, et qui sait, peut-être que ça sera pour nous aussi thérapeutique.

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CULTURE BIS (podcast + articles) - S. Macaigne
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Written by CULTURE BIS (podcast + articles) - S. Macaigne

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